Le 28 mai 2025, GameStop, le détaillant de jeux vidéo devenu emblème des « meme stocks », a secoué les marchés en annonçant l’achat de 4 710 Bitcoin (BTC), d’une valeur d’environ 513 millions de dollars, pour constituer une trésorerie en cryptomonnaie. Cette décision, officialisée via un communiqué sur X et une déclaration à la SEC, marque une nouvelle étape dans la transformation de l’entreprise sous la houlette de son PDG, Ryan Cohen. Mais alors que certains y voient une stratégie visionnaire, les investisseurs restent sceptiques, et le cours de l’action (GME) a chuté de près de 20 % en deux jours.
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Une pivot inspiré par MicroStrategy
L’initiative s’inscrit dans une stratégie annoncée dès mars 2025, lorsque GameStop a révélé son intention d’adopter le Bitcoin comme actif de réserve, suivant l’exemple de MicroStrategy, pionnier dans ce domaine avec plus de 576 000 BTC en trésorerie. Pour financer cet achat, GameStop a levé 1,5 milliard de dollars via une émission d’obligations convertibles en avril. Cependant, seuls 513 millions ont été investis pour l’instant, laissant planer des questions sur l’utilisation du reste des fonds. Lors de la conférence Bitcoin 2025 à Las Vegas, Cohen a défendu ce choix, vantant les avantages du Bitcoin face à l’or – portabilité, vérifiabilité et rareté – et le présentant comme une protection contre la dévaluation monétaire.
Cette démarche s’aligne sur une tendance croissante : plus de 210 entreprises mondiales, dont Tesla et Marathon Digital, détiennent désormais environ 3,4 % de l’offre totale de Bitcoin. Pourtant, GameStop se distingue par son contexte. Contrairement à MicroStrategy, dont la valorisation repose largement sur ses avoirs en BTC, GameStop lutte contre un modèle économique fragilisé par la transition vers les jeux numériques. En 2024, ses ventes ont chuté de 5,27 à 3,82 milliards de dollars, malgré un bénéfice net de 131,3 millions.
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Une réception mitigée par le marché
L’annonce a d’abord suscité un bref engouement, avec une hausse de 6 % du cours de GME en préouverture le 28 mai. Mais l’euphorie a vite cédé la place au doute. Le titre a plongé de 10,9 % mercredi, puis de 6 % jeudi, reflétant les craintes des investisseurs. Pour Michael Pachter, analyste chez Wedbush, cette stratégie ne résout pas les faiblesses fondamentales de GameStop. Avec un prix cible de 13,50 dollars, il prédit une baisse de 54 % du cours actuel, arguant que le Bitcoin, bien qu’attrayant comme couverture macroéconomique, n’est pas une solution miracle pour un détaillant en difficulté.
La volatilité du Bitcoin, qui a atteint 111 986 dollars la semaine dernière avant de redescendre à 107 700 dollars, ajoute au risque. Certains investisseurs perçoivent cet investissement comme une distraction, surtout après une levée de fonds aussi conséquente. Par ailleurs, des spéculations sur X suggèrent que GameStop pourrait viser des gains à court terme ou une nouvelle vague d’intérêt des investisseurs particuliers, comme en 2021 lors du « short squeeze ».
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Un pari risqué… mais calculé ?
En misant sur le Bitcoin, GameStop cherche à se réinventer, mais le pari est audacieux. Si la cryptomonnaie continue sa hausse – elle a gagné 56,4 % en un an –, l’entreprise pourrait renforcer sa trésorerie et sa crédibilité. Cependant, un krach ou un échec à revitaliser son cœur de métier pourrait aggraver sa situation. Pour l’heure, GameStop navigue entre innovation et incertitude, sous le regard attentif d’une communauté polarisée.
